Les nouveaux droits de douane dopent les prix des engrais

Les nouvelles taxes imposées sur les exportations d’engrais russes n’auront pas tardé à produire leurs effets sur le marché européen. La réaction a été quasi immédiate : face à la menace d’un repli des disponibilités, les industriels ont revu leurs barèmes à la hausse, avec une progression de l’ordre de 20 €/t pour la solution azotée en une seule semaine. Ce regain de tension tarifaire intervient alors que les niveaux de prix actuels, peu attractifs au regard de ceux des céréales, incitent les producteurs à la prudence.

La solution azotée, en perte de compétitivité, cède du terrain face à l’ammonitrate 33,5, désormais plus séduisant économiquement. Si ce dernier conserve pour l’instant une stabilité de prix, un transfert progressif de la demande semble inéluctable.

Le prix de l'urée se maintient sur une légère pente ascendante, portée par une réduction de la production chez plusieurs poids lourds de l’industrie, comme l’Égypte. Sur le front international, la demande reste ferme, portée par le retour actif aux achats de l’Inde et du Brésil.

Par effet de contagion, les cours du phosphore et de la potasse progressent à leur tour, bien que la demande reste timide. Mais l’offre, elle aussi resserrée, ne permet guère d’espérer un repli des prix à court terme.